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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
7 août 2016

PHILAE Chienne de vie à l'Elysée ( votre feuilleton post-présidentielles N° 19)

 

« Presque rien n’est stable, et voici, tout près, le gouffre infini du passé et de l’avenir où tout s’évanouit… »

(Marc Aurèle)

 

 Que la fête commence :

 

Quartier Saint-Martin, l’hôtel particulier du producteur de " Mon voisin productions", est un ravissement d’esthétique.

S’il fallait illustrer et faire élire emblématiquement domicile à la gauche bobo, à la bonne gauche caviar, cette bâtisse bourgeoise, à elle seule, pourrait en être le symbole.

Celui implacable et dénonciateur de toutes ces postures intellectuelles d’attrapes gogos, de celles et de ceux qui se revendiquent en plus propriétaires de la bonne conscience…

Dans le vaste salon décoré avec goût, le bar est encore mieux fourni qu’à Elysée, dans l’exotisme des alcools.

La fête reprend son plein. Une sono diffuse à chaque coin de la pièce, une lancinante musique. Elle s’adapte à des jeux de lumière bleutée ou mauve qui s’invitent lentement dans la danse.

Julie est déchainée. Elle s’agite entre Lola et Joey qui lui est maintenant complètement fracassé.

Je me couche derrière le canapé hors norme. Je relève le museau, car une nouvelle faune branchée de bambochards s’est jointe à nous.

Cet ajout bruyant et décalé, ne tarde pas à provoquer un surcroît de délire à cette soirée.

Sans trop savoir, le pourquoi de la chose, la plus part des participants sont assis maintenant devant de la poudre blanche. Celle-ci est rassemblée avec des Gold Card et deux Vitale, qu’ils aspirent communément par le nez.

Cocaine3

La musique, elle aussi a changée. Le son est monté à la limite du supportable pour les humains et les chiens…

Les images qui suivent relèvent d’une entrée dans la pure folie.

800px-Mireille_Mathieu_ill_artlibre

En effet, imaginez une quinzaine d’agités, riant pour la plus part comme des bêtes. Ils ont presque tous une paille dans le nez. Ensemble, ils reprennent à tue-tête, en se tenant les bras : Mille Colombes de Mireille Mathieu. la Vodka Sunrise ou la Tequila, coule à flot…

Un peu effrayée par tant d’excès, j’abois. Cet illuminé de Didier, me prend les pattes de devant, pour me faire danser, dans une hilarité moqueuse interminable.

Flavoured_vodka_bottles

Je m’échappe. Trop s’en est assez. J’en ai ma claque de cette coterie, en me disant dans un éclair de lucidité :

Ici, dans ce milieu, le surplus de privilèges, de fric, de cocaïne pourrissent les conceptions dogmatiques de la vérité de ces nantis.

Je file dans la cuisine. Deux jeunes femmes se donnent du plaisir contre le frigo, avec une passoire qui traînait... sans se soucier de ma venue.

Combien dure cette folle complainte, cette sauterie, je ne le sais pas ? Lorsque que je m’en retourne parmi les invités, je constate rapidement les dégâts.

De ceux qui étaient partis de l’Elysée, ne subsiste que Didier. Affalé, tête en arrière et bouche grande ouverte dans le canapé, il a « bédavé comme un ouf… il est foncedé » 

Et Julie ?

Ma maitresse, elle , partiellement allongée, à le visage posé sur les genoux, de l’ex-leader de NTM, en lui faisant face.

A cet instant de visu surréaliste, je ne peux m’empêcher de penser : et bien, heureusement qu’il n’y a pas eu dans cette soirée, un photographe de Closer ou de Hot Magazine, le cliché aurait valu une petite fortune.

Je cherche le propriétaire. Dominique a du se retirer, et enfiler en gros bébé, un pyjama de soie. Il doit maintenant peut être encore cauchemarder dans son sommeil, avec l’ancienne campagne présidentielle de Ségolène.

Trois jeunes individus, une jeune femme, d’apparence beaucoup moins friqués, vident en riant la bouteille d’un vieil Armagnac.

Je m’invite, à leurs côtés. Je reçois aussitôt moult caresses.

- Et si on faisait l’« after » chez Abasin ? demande la jeune fille en tendant son verre.

- Oh ouais,répondent presque en choeur les autres échoués.

- Il en a toujours de la bonne.

Qu’est-ce qui ma prit durant cette nuit ?

J’analyserais certainement mieux la chose demain… mais un éclair de folie, m’a fait suivre cette nouvelle compagnie sans curieusement aucune opposition, ni davantage de question de sa part.

Après un court voyage en Uber-pop dans un Paris désert, nous nous retrouvons dans ce qui me semble à troisième vue, un squat.

En entrant, j’ai l’impression étrange de pénétrer chez « Cochonou » dans un fumoir industriel aux herbes séchées, tellement le brouillard est dense.

FUMEE JOINT

C’est à peine si je peux distinguer une dizaine de silhouettes assises ou affalées sur des vieux matelas.

Mes compagnons de la dernière heure sont intégrés. Ils ajoutent encore à la pollution de l’air de ce lieu.

Toute cette bile noire agglutinée, tout ce mal de vivre de ces bas de plafonds partant en fumée, commence sérieusement à me prendre le museau.

Quelques heures doivent passer, quand au loin une porte s’ouvre.

Je me précipite derrière ce barbu. Un peu plus, il suffoquait de cette bouffée d’air frais du matin, qui rentre dans nos narines.

Ensemble et interminablement nous pissons. Moi contre le mur, lui sur mon pelage en me disant :

- T’es belle toi ! Putain, moi… j’en est ma claque. Si je retrouve ma tire, je vais me pieuter à l’arrière.

 

( la suite, la semaine prochaine)

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