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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
11 août 2016

PHILAE, Chienne de vie à l'Elysée ( votre feuilleton vacances post-présidentielle N° 2O)

« Presque rien n’est stable, et voici, tout près, le gouffre infini du passé et de l’avenir où tout s’évanouit… »

(Marc Aurèle)

VILLARD

 

Pourquoi, pourquoi, oui pourquoi ? comme chantait profondément et si bien métaphysiquement Hervé Villard, ce vide dans ma tête me fait une fois de plus jouer ma vie à la roulette et suivre ce parfait inconnu…

- Ah bon, tu veux venir avec… on m’appelle Paulo.

Trois quart d’heure au moins pour retrouver son C15 rouillé. On a du passer deux fois devant.

C15 POURRIT

Encore un dégourdi, me dis-je en me blottissant contre lui à l’arrière sur une couverture douteuse.

Je suis exténuée de fatigue. Paulo, lui déjà se met à ronfler comme une turbine d’assainissement pendant 3 heures.

On frappe et pas qu’un peu à la fenêtre du C15. Un camion-benne poubelle est derrière nous. Un molosse black à rayures jaunes, maintenant secoue la bagnole de Paulo.

Camion-poubelle_à_Villeurbanne_-_2

- Et merde, qu’est-ce qu’il veut lui ?

- Et faut dégager M’ssieu ! T’es devant l’abri aux ordures. On a du boulot nous. Faut faire fissa !

C’était donc çà, entre rôts et vents... je me disais durant la nuit, il n’a pas trop d’hygiène celui-là.

- Ouais, ouais… Je dégage, et vous avez l’heure, s’te plait ?

- 6 heures…

Paulo, se retourne vers moi :

- Bon allez la princesse, on rentre chez moi dans la vraie vie, avec des champs, des arbres, et des vrais gens qui ne courent pas tout le temps… T’as pas envie de pisser comme moi ?

J’arrive à lui faire comprendre que je partage son envie. Quelques pas plus loin, nous croisons une chauve-souris noire géante. Epouvantée par sa taille, je fatigue mes cordes vocales et mes poumons pour exprimer la surprise et la peur qui soudainement m’ont envahit.

FEMME VOILEE

- T’affoles pas la petite, qu'il me fait le Paulo.

 -Tu n’as rien à craindre. Dessous ce costume du moyen-âge, cette niqab, il y a juste une malheureuse victime, prisonnière de la faiblesse ou du mépris que certains hommes ont inventés pour conjurer leurs peurs du vide vaginal et de celui abyssal, de leurs propres destinées finales.

Apeurée comme moi,cette dernière presse le pas. J’ai juste le temps d’apercevoir derrière le rectangle admis de sa cellule de toile, des yeux fiévreux gris-bleus d’une profonde beauté. Un peu plus loin, nous nous soulageons derrière un abri-bus.

- Non mais…vous êtes vraiment un gros dégueulasse ! Sac à merde, vous ne pouvez pas aller faire vos saloperies ailleurs. Vous êtes pire que votre chien.

COCHON

La vieille et forte dame ne se contente pas d’hurler.

Déchainée, elle frappe avec son faux et approximatif sac Vuitton dans le dos de Paulo, qui n’a pas le temps de rentrer son appendice. Il mouille alors copieusement une jambe de son pantalon…

Un attroupement se fait, nous obligeant à une retraite précipitée sous les insultes et les quolibets.

En rentrant dans notre véhicule, Paulo s’en prend verbalement aux "parigos" :

- Couillons, bande de couillons, y respirent des particules assassines à longueur de journées, et ils te font un bouillon avec deux gouttes d’urine sur le trottoir ! Allez, on a 5 heures de route à faire…

Sortir de Paris, n’est pas en soit chose aisée, mais quitter la capitale avec ce qui me semble maintenant être un abruti, cela n’est pas simple.

D’évidence, mon conducteur, n’a pas assez dormi et il doit être encore sacrément chargé en toxines de THC, puisqu’il n’arrive toujours pas au bout d’une heure à trouver « ce putain de Quai de Bercy »

bercy

 

Heureusement à l’arrière de la Citröen, j’arrive à m’assoupir.

 

( la suite pour les autochtones et les réfugiés, le prochain semaine)

PHILAE : Chienne de vie à l'Elysée

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