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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
9 septembre 2016

PHILAE, Chienne de vie à l'Elysée ( votre grand feuilleton post-présidentielles N° 24)

 

« Presque rien n’est stable, et voici, tout près, le gouffre infini du passé et de l’avenir où tout s’évanouit… »

(Marc Aurèle)

 

Paulo, a roulé comme un malade. Tant mieux nous sommes déjà chez lui.

Je sors de son coffre semblable à un oreiller extrait d’une machine à laver après un double programme essorage.

Je quémande, un peu d’eau fraîche.

Le Paulo, il tire une de ces gueules de carême…

Il se sert un verre d’un flacon. L’étiquette mentionne au crayon rouge : Green Dragon.

La couleur de ce liquide m’est personnellement inconnue.

Puis après quelques minutes, il revient de sa chambre à puces, avec un cône dont les dimensions aurait probablement épatées un rastafari mouvance Bob Marley dans les bonnes années 7O.

Bob_Marley_Grona_Lund_1977

Paulo, s’est écroulé sur son canapé « pourrave ».

Il n’a réussi à enlever qu’une de ses chaussures. Il n’insiste pas.

Il doit se dire qu’il n’y a rien de grave, hormis la branlée que vient de lui a passée ce con de Coupat.

Les odeurs mélangées de son pied revêtu de la même chaussette depuis vingt cinq jours et de la fumée de « ganja », sont si denses, si concentrées en THC que je dois précipitamment m’éloigner de mon compagnon d’infortune.

Au milieu d’un nuage, il se contorsionne, pour enfiler dans un appareil au design « Radio-Emmaüs » une cassette délavée des Doors.

« Riders on the storm » à fond la caisse.

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Il me semble, sans avoir lu le dernier Psychologie Magazine, que mon ravisseur est en pleine dysharmonie de sa pensée et de son âme.

Il a éprouvé l’impérieux besoin de l’oubli total pour de nombreuses heures, quitte à griller, encore un peu plus le protoplasme de ses cellules cognitives.

Moi, je file dans le jardin, respirer pleinement un plant de sauge mexicaine.

SAUGE MEXICAINE.jpg

Heureusement que je suis un peu « démerde » Après avoir tout retourné dans la maison, je suis tombé sur un gros paquet de croquettes infectes de chez Dia.

Sinon ? Ben sinon, je n’aurais rien becqueté pendant 48 heures…

Oui, Paulo, est resté allongé deux jours avec le cerveau carbonisé.

Bien entendu, j’ai toute de suite et régulièrement senti qu’il se pissait dessus durant ce long voyage.

Il voulait chercher l’oubli, et le voici qui émerge maintenant.

Paulo, semble revenir d’une chambre de réveil après une anesthésie hors norme.

Sa chevelure est ébouriffée, sa barbe éparpillée, et son regard vitreux.

Il ressemble à une marmotte, la tête sortie de son terrier après de longs mois d’hibernation.

Pour ce qui concerne son haleine, l’anthropomorphisme dans cette comparaison peut également s’appliquer sans forcer exagérément le trait.

Après avoir mangé des sardines, et des raviolis froids, je ne sais pas vraiment ce qui lui a prit.

Il m’attache avec une vieille corde sentant le vomi. Puis il m’entraine dans sa salle de bains, ou plutôt son lavoir.

Je suis obligé de sauter dans une baignoire qui, c’est pas possible autrement, doit servir alternativement de mangeoire aux cochons.

Au sol, un jerrican. Dans sa main, une brosse à chiendent.

Un double noeud est fait avec ma longe au robinet.

J’attendais la mousse, le shampoing, ce qui n’est jamais agréable pour aucun chien, mais le super 98, cela je ne pouvais pas imaginer…

J’abois de toutes mes forces. Je saute. Je m’étale. Je montre les dents. Rien à faire, ce con, il frotte mon pelage de toutes ses forces.

Je rates de peu son doigt.

La tension est telle à mon cou et entre nous, que tout à coup le robinet vert de gris, pète en libérant des trombes d’eau sur ses bras et sur mes pattes.

Ne pas céder comme d’autres à la facilité d’écrire des vulgarités.

Paulo, pour rester convenant, déverse des flots d’insanités, en renversant, bordel de merde, au passage le récipient d’essence.

Pendant qu’il s’interroge tout haut sur l’endroit où se situe la manette d’arrêt de l’eau dans son gourbi, je prend la poudre d’escampette. Je me réfugie dans le fond du jardin.

Il n’y a pas de miroir chez lui, fort heureusement. Un passage hâtif devant sa porte vitrée me renvoi une image déformée de moi, à pleurer.

 

( la suite permise pour vendredi prochain)

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