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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
13 janvier 2017

FRIPOUILLE LE CHABLAISIEN ou l'insoutenable légèreté de mes maître ( feuilleton hebdo N° 2)

 

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FRIPOUILLE LE CHABLAISIEN

ou l'insoutenable légèreté de mes maîtres 

( feuilleton hebbo, paraissant le Vendredi)

 

 Auteur : Christian Cornier (Polycarpe)

 

 

Il n’est pas plus traître miroir que celui de la fiction. Les morts dans la pénombre, les êtres vivants, les ombres nues de l’enfance, les ressemblances ou encore la fortuite et pure coïncidence... L’imposture, même inconsciente, d’un auteur avec sa propre histoire déconstruite a immanquablement des reflets...

 

 Les aventures souterraines 

 

Il faudra me croire. Vous en êtes capable. Je le sais.
L’histoire de l’humanité l’a maintes fois prouvé. Votre esprit est souvent enclin à croire à bien pire incongruité.
Je suis un chien né sur de la terre battue. Je réponds, malgré moi, au sobriquet usé des facilités du langage populaire de Fripouille.


Par la volonté bienveillante de ma mère, Métis, et par la grâce de notre mère nature commune, dispensatrice universelle des tares et des dons aux êtres vivants, mon cerveau s’est exagérément développé en comparaison à la norme canine usuelle.
Comme vous, les humains de base, qui n’avez inventé ni l’eau chaude, ni le fil à couper la raclette, mon esprit est tout aussi capable que le vôtre de réflexions, d’interrogations ou d’analyses pour pouvoir faire face à la vie courante.


Pour faire court, je suis doté d’un cerveau animal qui n’a rien à envier, en bien ou en mal, à une Brigitte Barbot ou à celui d’un Éric Zemmourallahli.

BrigitteBardot

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Comment, cela est trop ? Comment, cela ne va pas y faire ?
Mais, bon dieu ! Il faut me croire et apprendre à parler correctement français.
Vous pensez vraiment que c’est facile pour moi d’assumer, à quatre pattes et avec une queue qui remue tout le temps, cet état de conscience qui me rapproche de vous, les hommes ?


Toujours pas convaincu ou prêt à m’écouter et à me découvrir ? Oui, non ?
Non, oui ?
Alors, vous l’aurez bien voulu... 

Votre scepticisme borné va m’obliger aux désagréables rappels de votre propre histoire.

Ma nature animale un peu dépassée vers le haut, je ne serai pourtant pas chien avec vous. En effet, dans la chronologie des fourvoiements de l’humanité découlant de la croyance, je pourrais à l’évidence faire plusieurs tomes ou volumes chez Grasset ou Gallimard, dans une collection non dirigée par BHL (l’aventurier de la pantoufle).

Bernard-Henry_Levy_CCBYSA

 

Pour vous, ce ne seront que quelques lignes en désordre et à la venvole de mes souvenirs d’apprentissage de l’immense culture générale enseignée par ma mère. 

Il vous est impossible de croire à l’intelligence surdéveloppée d’un chien ! Mais, que je sache, c’est bien vous, les hommes :
- qui avez cru à l’histoire de ce maître-nageur musclé et bronzé 

marchant sur l’eau, les pieds nus sur la vague d’un peuple opprimé... 

  • -  qui avez rapporté, de siècle en siècle, le sketch de la multiplication des pains avant l’arrivée dans le bassin chablaisien des magasins daubés et franchisés de la Panière.

  • -  qui avez gobé cet enfantement magique d’une vierge comme dans un conte enchanté à la Christine Boudin, deux mille ans avant la procréation médicalement assistée et le mariage pour tous.

    Christine_Boutin_cropped

    Encore vous, oui, c’est bien vous, les hommes :
    - qui avez cru majoritairement au redressement national prôné par un vieux maréchal sénile...

  • Philippe_Pétain_(en_civil,_autour_de_1930)

  • -  qui avez admis nombreux, après la grande exposition de Paris, que les juifs, les apatrides, les rastaquouères et les francs-maçons étaient proches des rats, des poux et conclu à l’urgence de s’en débarrasser...

  • antisemitisme_propagande03

  • -  vous aussi qui avez avalé, sans broncher, en 46, que la grande majorité de la population de France était composée de résistants... 

Votre crédulité passive, fainéante, modulable, opportuniste n’aura jamais cessé.
Encore dans ce siècle, encore aujourd’hui, vous, là devant ou derrière moi, vous êtes capables d’adhérer et de souscrire sans ciller : 

- à la promesse éculée (et c’est bien pour rester poli) des 72 vierges au Paradis Club Salafiste, en massacrant froidement une rédaction satirique ou de simples consommateurs Casher, coupables à vos yeux de leurs seules confessions. 

- aux infernales campagnes publicitaires : pour un yaourt qui facilite le transit intestinal, des croquettes Frolic approuvées par les chiens de race, des crèmes miracle d’un jour ridé de plus d’angoisse pour femmes évanescentes. 

- aussi bien à Omo qui lavait plus blanc, en passant par l’infâme McDo qui transforme le plaisir lié à la faim en instinct flatté pour la flatulence programmée des cochons... 

- à l’opinion partagée dans la crise sur le danger des étrangers, des minorités sexuelles et de la trop grande et onéreuse implication sociale de l’état... 

J’arrête. 

Je pourrais encore et encore en noircir des pages de toutes vos errances antiques ou contemporaines.
Triste histoire que la vôtre, que la nôtre.
La toupie toujours relancée des utopies tourne en boucle depuis le début de l’humanité. 

Et gare à celui qui veut l’arrêter... Les loups bruns chassent toujours en meute.
Vous avez cru en tout, camarades ! Désolé, à nouveau, de vous mettre le museau dans votre mangeoire : 

-au national-socialisme, au communisme, au libéralisme, aux 35 heures, au ministère du temps libre, à Blocher de l’autre côté 

du lac, aux marchands de Tapie et, même, et encore plus fou, à François Bayrou.

 

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Aujourd’hui, encore et toujours, aux autres colporteurs de rêves rouge foncé ou bleu marine qui se rejoignent souvent dans la stupidité, votre oreille se fait attentive !


C’est dire la profondeur du trou, du vide qui habite le plus souvent votre condition humaine.
Allez ! En guise de clôture, de finitude Royale, prenez celle-ci, nom d’un chien, en pleine figure, dans votre esprit qui se voudrait cartésien. 

En 2012, qui sont les gros naïfs qui ont cru que le changement, c’était pour maintenant ?
C’est pas moi, c’est pas nous. L’histoire, la réflexion, c’est pas fait pour les chiens, que vous aimez à répéter ! 

Mais, hélas, parfois, la connerie se colporte et se déplace, et, le plus souvent, sur deux pattes.
Debout, arrogante, elle a une telle force centrifuge sur cette planète qu’elle sera irrémédiablement transmise à vos descendants. D’ailleurs, ceux-ci ont déjà intégré, grâce à vous, la croyance au père Noël. 

Après ce brillant exposé à charge, vous l’admettrez, pour un chien corniaud à la langue perfide venant de la Société Protectrice des Animaux, il y a deux solutions envisageables :
• soit j’ai fâché tout le monde, et je retourne dans ma niche en molleton du Pakistan ;

• soit j’ai convaincu une minorité à me suivre, à me croire, à me lire dans mon récit de chien libre intello-pensant.

 

Polycarpe.

( la suite vendredi ou la totalité commande chez l'éditeur)

FRIPOUILLE

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