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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
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BELLEVAUX, L'ANARCHIE DANS LA SOUPE
4 juin 2019

LEMAN SONGES AUTOUR DU LAC

 

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Les mensonges autour du lac, oui  les miens, ceux que l'on se fait à soi-même toute sa vie durant, forcément comme toujours dans mes parcours, je vais bien encore devoir ici, me les trimballer. Lourds bagages, déja embarqués en 2012, revistés, et décortiqués en marche pendant deux mois et demi, entre le Puy et Saint Jacques de Compostelle.

Cette thérapie gratuite et solitaire lentement en moi, c'était alors, dès les premières étapes, lentement imposée. Autant qu'il m'en souvienne, ce curieux mélange intermédiaire entre le physique chaque jour sollicité du pied, et celui plus compliqué de l'esprit, qui n'a rien trop d'autre à foutre qu'à rembobiner de la vie passée, m'avait comme allégé le ciboulot, à la fin épuisée de mon périple.

Pourquoi alors, ne pas recommencer en plus modeste, l'âge s'étant invité sournoisement a désenchanter les rêves du possible. Le tour du Léman, en partant de mon appartement de Thonon les Bains, je dois sans faire le malin sur le tard de ma vie, bonnard pasteur Calvin, sans doute pouvoir sereinement l'entreprendre.

Ce beau lac, presque chaque jour perçu d'amour par tous les temps, comme un élément stable de rassurante beauté, me devient de plus en plus indispensable dans un monde intérieur et extérieur, qui part en couille ou à vau-l'eau ( si vous n'aimez pas les mots crus ) de tous les côtés.

Voir, revoir, sentir de chaque côté de nos rives, notre éloignement de vie en société, comme aussi notre proximité d'âme-habitants, celle, belle attachés par le coeur autour d'un même anneau d'eau bleue d'azur partagée, cette perspective j'en suis sûr, aura lieu demain de m'enchanter.

Mes amis et complices Ouin-Ouin, j'ai presque hâte à nouveau, a bientôt m' immerger dans votre prospére train-train quotidien.

La machine à souvenirs professionels, facile, me délivre en rappel avec plaisir et délices, mes trés nombreuses et belles virées commerciales, par Vaud ou Valais, dans les bistrots rétro-typés ou dans les abris-carnozets d'entreprise, refuges enterrés anti-atomiques sagemment recyclés, en attendant le déluge, en lieu de plaisante réception vendangère et fromagère.

Avec le temps, comme disait Léo, qui n'était pas tout blanc, avec le fendant que je partageais avec mes fidèles clients, un peu trop... les affaires, le boulot, au fil des années, étaient vite expédiés.

Ensemble, une fois retrouvés, nous passions au plus vite au moins con de nos vies de commerce marchand :  la convivialité... comme un insaisissable et sans frontières, besoin d'affect qui doit émmerger en chaque homme pour échapper aux compétitions, celles sans pitié, ni ménagement dans lesquelles toutes nos sociétés, s'ingénient à nous enrôler avec force et management exhacerbés.

Faut-il me rappeler à moi-même et sans plus de fierté, les retours impossibles en sécurité de l'autre côté de la frontière, là où je devais en principe ajeun, tôt le lendemain matin, reprendre mon agence en main...

Allez vin-zou ! assez de nostalgie propre en ordre, on s'est bien aimé, c'est tout.

On pouvait sans aucune méchanceté, se vanner de tous nos respectifs clichés, gueulards et bordéliques ou lents, disciplinés et légérement coincés comme une réciproque curiosité relevée de nos différences.

Mais peut être comme dirait à la fin d'une scéance, votre psy Chablaisienne ou Vaudoise, ces dernières discernées chez l'autre, sont, va savoir, au plus profond planqués de vous, secrétement enviées...

L'on pouvait de nous, de tout en rire, à en pleurer et au final arrosé toujours immanquablement se retrouver pleinement en bouffant à pleine dents de cette étrangeté largement stigmatisée en Hélvètie : le Suisse-Allemand.

Celui-là même qui régulièrement m'assénait, des années durant, de sa grosse voix teutonne, en hurlant fort dans mon téléphone, pour un moindre problème ou retard de transport :

" çà c'est signé français ! "

A la longue cette cinglante réflexion parmi d'autres, le ton et les maniéres répétées ( qui souvent dans mon imaginaire pouvait s'habiller musicalement avec la chevauchée des Walkyries de Richard Wagner ) finiront par leurs morgues congénitales, par sincérement m' amuser.

De là, à ne pas penser à celles et à ceux, qui se les coltinent au quotitien, il y a un pas ( de l'oie ?) que je crois même encore aujourd'hui, jamais harmonisé, avec celui plutôt de guingois des Chablaisiens.

 Le meilleur moment des choses rêvées ayant été de tout temps la délicieuse attente, ou plus cavalièrement la montée de l'escalier menant à l'ancienne close maisonnée comme décrit dans certains romans épicés de Guy de Maupassant.... j'ai déjà remonté de ma cave, ma charette revenue des chemins de Compostelle.
Pourquoi, un engin roulant tracté ? Non pas pour me faire remarquer, ma mauvaise réputation elle, a  toujours bon dos, quand le mien trop tôt a donné des signes évidents de faiblesse.

La poussette à bras sur ma terrasse début juin, dans ma tête où le vain du monde quotidien tourne en rond, l'aventure jusqu'alors en retraite, reprend future, image et vie.

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La marche est prévue mi-septembre, imposée par le planning de mon second fils, qui n'est pas lui aussi avec l'ainé de la fraterie, le cadet de mes soucis.

En attendant le temps va être long, comme la sans doute été pour Jules, dans les premiers mois de sa vie, celui lointain d'un père salement absent sous le prétexe de réussir à se faire place en société.

Les conneries se réparent que très rarement dans les choses humaines, comme écrivait je crois, Bouba ou Aragon, mais ces quelques jours de retrouvailles ensemble programmés, me font croire à un je ne sais quoi, d'un rattrapage différé dans ma décousue paternité.

On peut rêver, je le fais depuis toujours sans vraiment m'arrêter puisque parfois, une fois sur deux cent, cela aura marché.

En attendant ce périple rêvé, les yeux fermés, je ré-écoute une vieille chanson de 1966, " L'âge d'or "

Le texte est tendrement, follement utopique. Et tant mieux ou tant pis, encore et encore  " s'enferrer "  ( au sens figuré ) toute ma vie, en me laissant souvent prendre, tout comme lui, à mes propres pièges.

Nous aurons du pain 
Doré comme les filles 
Sous les soleils d'or 
Nous aurons du vin 
De celui qui pétille 
Même quand il dort 
Nous aurons du sang 
Dedans nos veines blanches 
Et le plus souvent 
Lundi sera dimanche 
Mais notre âge alors 
Sera l'âge d'or 

L'âge d'or... si perso il a filé, perdu en illusions perdues, là-bas, le précieux métal n'a plus d'âge ou celui de Guillaume Tell.

Dans les coffres du Port Franc ou de l'UBS, depuis des lustres ( de cristal pillé aux juifs par les nazi)  il a fait son nid .

Tel le coucou de la captation, dame fortune, forte de ses atouts, attire, range et cache toujours sous son lit, les fruits dorés de la poule aux oeufs d'or de la mondialisation. 

Le cadre soigné de vie dans la Confédération y étant pour cela, du plus beau, du plus accueillant, et du mieux protégé.

Le paysage radieux et le soft fiscal ici confondu, alternent dans le même attrait soyeux du capital brillant.

Ces deux grâces épicuriennes somnolent et profitent bien grassement depuis longtemps en un même neutre petit paradis bien clôturé et jalousement entretenu et défendu par les élus de Berne.

Mais je ne vais pas déjà commencer avant que de marcher, à faire des digressions didactiques à la con sur cet état voisin emplit de coffres qui nous tient lieu aussi, et il ne faut pas l'oublier, d'indispensable poumon économique dans nos limitrophes départements.

Dès les premiers kilomètres, à la première et douloureuse ampoule, l'âge n'aidant pas le vioque, je ferais certainement moins le malin ou le coq, dans ce pays cousin.

Encore deux mois et la Suisse, sera ma part heureuse du choisi et bientôt y dérouiller mes muscles et mon esprit et qu'à cette rentrée, autour de moi, s'y taise le monde au moins un moment.

Dans mon cheminement, la fatigue aidant, perplexe, je me rabatterais sans doute, plus sagement sur les reflets pâles changeant de l'eau, les ocres sentiers escarpés, les bains finissants de lune où, les mouettes rieuses double-nationales virevoltent déconneuses, au soleil Rolex levant, d'un nouveau jour fédéral et vénal de gain méticuleusement amassé.

  

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