TONTON PAUVRE PECHEUR
Serrés mes petits doigts
Glissés dans ta main ouvrière
Nous marchions, toi et moi
Sur le chemin au bord de la riviére...
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Le jour défait sans hâte
Se déshabillait de ses lumières
Laissant des ombres pirates
Dérober des reflets aux pierres...
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Le vent doucement bruissait
Dans les hauts feuillages
Dessinant, et cela m'effrayait
Sur l'eau, d'étranges visages...
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Il devait, tonton, t'en coûter
Las, impatient pauvre pêcheur
Pour attendre et rester
On était là depuis une heure...
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La nuit presque était tombée
Quand le fil enfin s'est tendu
Une truite piégée s'est envolée
Jusqu'à ta main, que je tenais plus...
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Dans le bleu azur de tes yeux
Malgré l'obscurité
Je devinais, j'suis heureux
Sûr ! mon neveu, tu vas te régaler...
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Tu ne savais pas dire
A moi ou à d'autres, " je t'aime"
Qu'importe parfois les mots
Charrient, cachés le meilleur et le pire
La langue souvent étant la même
Pour le coeur et le froid couteau...
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Enveloppés des souvenirs
Que tu déballes ta vie durant
Reste ici, un sourire, un geste
D'amour, un petit présent
Un cadeau fait à ton enfance
Un puits pour y rechercher
Les jours d'errances
L'eau de la vie de ceux
De celui, qui t'as aimé...
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Polycarpe ( Christian Cornier )