TOUT CE QUE L'ON PERE...
Tout ce que l'on père :
Une vieille photo retrouvée et vl'a la machine à remonter les sentiments
Qui soudainement s'installe en moi, assis tu es là ...et j'en frémis d'émois
Ici, si loin d'être, enfermé aussi dans ta tête, un jour lointain, mon papa ...
Tu tires un peu la gueule, les sourires ne viennent pas dociles, aux prisonniers
Surtout quand, ils sont en train de se taper comme toi, 5 années de captivité
Dans la Rhénanie nazie profonde, qui te rappelles en rien d'égal ou de beau
La Haute-Savoie, les près, les bois et les monts de ton petit village de Bellevaux
Qu'écrire encore, à partir du si peu, que tu n'as jamais trop voulu nous raconter...
Qu'auparavant, tes yeux, ont vu s'ouvrir et se refermer, 2 ans sous la mitraille
Les cieux bleutés de larmes de la Norvège, avant qu'elle ne rende les armes ...
Que le destin cruel n'avait pas encore assez chargé ta besace paysanne
Pour devoir t'envoyer, voir de près, la rage, la mort, et le saccage de Berlin
Que là dessus aussi, je n'ai, de ta bouche guére, eu plus que cette phrase
Froide comme une lame, qui découpe pour toujours, la noirceur des hommes.....
" Tu sais, là-bas, les Russes, aussi étaient souvent plus des assassins... que soldats ! "
Puis, la dessus le couvercle, tu l'as tenu refermé... quelques brides au fil des années...
Sept ans, d'une vie c'est pas rien, cela fait chère à 20 ans, la patrie, au dérisoire prix, même d'une pension de guerre
Ton histoire, tu n'auras pas pu me la raconter... dommage, comme ton petit fils Julien,
J'aime bien l'histoire, j'aurais pu, comme celle de ton frère, un jour dans un livre, la raconter
A moins que là-haut, toi si discret, si pudique, à l'opposé de ton fils, usant en bas, parfois d'artifices.
Préfèreras-tu, seulement lire de toi et moi, qu'une seule simple et courte phrase :
- Papa, tu sais, je t'ai aimé !
Polycarpe ( Christian Cornier )